mercredi 9 juin 2010

La nation roumaine par Codreanu

Quand nous, Roumains, parlons de la nation roumaine, nous comprenons, non seulement les Roumains vivant sur le même territoire, ayant le même passé et le même avenir, le même costume, la même langue, les mêmes intérêts immédiats, mais également tous les Roumains vivants et morts, ceux qui ont vécu depuis le début de l'Histoire de notre pays, et ceux encore à venir, qui vivront dans le futur.


La Nation comprend:

1. Tous les Roumains actuellement en vie,
2. Toutes les âmes de nos défunts ainsi que les tombeaux de nos ancêtres,
3. Tous ceux qui dans les temps à venir naîtront Roumains.

Un peuple ne prend véritablement conscience de sa personnalité que lorsqu'il accepte les trois concepts ci-dessus énoncés et non la simple considération de ses propres intérêts.


La Nation possède:

1/ Un patrimoine physique et biologique: la chair et le sang.
2/ Un patrimoine matériel : la terre de la patrie avec ses richesses.
3/ Un patrimoine spirituel lequel comprend:

a) sa conception de Dieu, de l'Univers et de la Vie. Cette conception constitue par elle-même un domaine, une propriété spirituelle. Les frontières de ce domaine ne sont bornées que par les limites de la splendeur de sa conception.
Il y a un monde de l'esprit national, un pays de ces visions et aspirations accessibles seulement par la révélation et facilitées encore par l'effort personnel.

b) son honneur qui brille dans la mesure où la nation a réussi à se conformer dans son développement historique, aux normes admises par cette Nation sur sa conception de Dieu, de l'Univers de la Vie.

c) sa culture : qui n'est que la résultante de sa vie, culture née de ses propres efforts, dans le domaine de la pensée et de l'art. Cette culture n'est pas internationale. Elle est fonction du langage national et plus encore issue de la chair même et du sang ; cependant la culture devient internationale par sa splendeur et son rayonnement.
Une belle comparaison s'impose à l'esprit. Le blé et le pain peuvent être internationaux en tant qu'articles de consommation courante mais ils porteront toujours en tous lieux l'empreinte de la terre qui les a produits.



Ces trois patrimoines ont une importance capitale et une nation se doit de les protéger tous trois. Mais l'importance la plus grande doit être dévolue au patrimoine spirituel, parce que lui seul porte le cachet de l'éternité, car lui seul subsiste à travers les siècles.

Ce que nous savons des Grecs anciens n'est pas le fait de leur condition physique si belle fut-elle - de cela il ne reste que les cendres - ni même de leur fabuleuse richesse - en supposant même qu'elle ait pu durer - mais uniquement de leur culture.

Une nation vit pour l'éternité par les concepts qu'elle a choisis, par son honneur et par sa culture. C'est la raison pour laquelle les chefs d'Etat ne doivent pas juger et œuvrer en tenant seulement compte des intérêts physiques ou matériels de la nation, mais en considérant la ligne historique, l'honneur du pays et ses intérêts extérieurs.

En conséquence de quoi il ne faut pas : « du pain à tout prix » mais « l'honneur à tout prix ».

Cornéliu Zéléa Codréanu